Elon Musk, Tesla

Faut-il blâmer Tesla pour l’accident mortel en mode autonome ?

Depuis peu, les médias ne parlent que de cela…Un automobiliste, client de Tesla, habitué à poster différentes vidéos de ses exploits au volant de sa voiture électrique munie du système de pilotage automatique vient de décéder dans un accident de la route, après avoir heurté la remorque d’un camion, suite à une défaillance du mode autonome embarqué dans son véhicule, ce dernier n’ayant, à priori, pas tenu compte de la seconde partie, mobile, du poids-lourd…

Tesla :  plus ou moins d’accidents en mode autonome ?

Un événement dramatique dont nombre de détracteurs du mode de pilotage autonome se sont très vite emparés, au même titre qu’une certaine presse, désireuse de dénoncer à tout va la moindre avancée technologique dans le simple but de créer « du buzz ». Alors, oui, il est certain qu’il ne faut pas s’engouffrer à l’aveuglette dans cet univers de l’autonome, qui représente un profond bouleversement des habitudes des automobilistes voire, une révolution, d’autant que, tant que tous les véhicules n’en seront pas équipés, il faudra rester particulièrement prudent, le mix entre machine et humain (voitures autonomes évoluant face à des véhicules conduits par des humains) ne faisant pas toujours bon ménage.

Néanmoins, nous nous devons, en dépit de ce drame, de recentrer le débat et d’observer objectivement la situation. Le meilleur système autonome au monde sera-t-il, pour autant, parfait ! Non. Le meilleur système de conduite autonome sera-t-il lus efficace, en moyenne, que le comportement humain ? Oui. C’est du moins ce que révèlent plusieurs enquêtes scientifiques mettant en opposition la marge d’erreur humaine face à la marge d’erreur de la machine. Ce derniers ont d’ailleurs prévenu, il y a plusieurs mois, il y aura toujours des accidents, même lorsque 100% du parc automobile mondial sera équipé du pilotage automatique. La vraie question est de savoir si cela permettra de réduire le nombre d’accidents de la route mortels et à priori, à ce niveau, la réponse est oui également.

La voiture autonome vouée à la disparition ?

Maintenant, lorsqu’un accident de la route mortel intervient alors qu’un humain était au volant, après la peine, reste le sentiment de fatalité. En revanche, lorsque cet accident est causé par une machine, la réaction des humains change automatiquement, ces derniers ayant une tendance naturelle à accuser de tous les maux la dite machine, qui endosse ainsi facilement le rôle de responsable et nous savons à quel point l’homme, dans son besoin perpétuel de contrôle, à besoin de trouver systématiquement des responsables et de les punir, en écartant la notion de fatalité dès que possible.

Réaction naturelle mais qui va poser des problèmes aux constructeurs qui devront, à chaque fois qu’un accident se produira, faire face à des attaques (avec tout ce que cela engendre de négatif en matière d’image) et des procédures judicaires (avec les conséquences financières qui en découleront) qui auront de bonnes chances d’abouti en faveur des victimes, histoire de ne pas choquer l’opinion public. Dès lors, il n’est pas inutile de se demander si ces derniers seront prêts à accepter cette réalité…

Peut-être, aussi, qu’il faudra attendre la publication des premiers résultats positifs « concrets » et officiels engendrés par la conduite autonome, en matière de sécurité routière, pour que le système entre dans les moeurs. Reste que les décès générés par des attitudes humaines resteront sans doute plus faciles à accepter par l’humanité que lorsque la machine en sera responsable. Une chose est sûre, le sujet devrait créer le débat pendant de très longues années, encore. La conduite « humaine » semble, ainsi, avoir, toujours, de belles années devant elle…

 

Journaliste indépendant, rédacteur web et ex-pilote automobile. Fondateur et Rédacteur en chef de Mag Sport Auto, Le Mag Auto Prestige et Le Mag Jeux High Tech.

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