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ÉPOQU’AUTO 2025 Alpine fête avec panache ses 70 ans et les 50 ans de l’A310 !

Cette année Alpine célèbre deux anniversaires : Les 70 ans de sa création et les 50 ans de l’A310. Deux excellentes raisons pour la rédaction de s’attarder sur le stand de « L’Amicale A310 – 4 cylindres » du salon Epoqu’Auto et d’y redécouvrir cette gamme charnière d’Alpine, entre la génération « A110 » (A106, A108 et A110) et les GTA et A610 derniers modèles du constructeur Dieppois avant l’arrêt de la production en 1995. (NDLR – La production d’Alpine a repris en 2017 avec la A110 nouvelle génération).

Alpine : La difficile succession

Certaines marques automobiles sont, dans l’inconscient collectif, symbolisées par un modèle qui à lui seul image et fait la réputation d’un constructeur. L’Alpine A110, comme la Coccinelle (Volkswagen), la 911 (Porsche), la Mini (Cooper), …, ou plus récemment la Fortwo (Smart) fait partie de ces modèles qui ont marqué l’histoire de l’automobile, sont emblématiques de leur constructeur qu’ils symbolisent presque à eux seuls et sont souvent les premiers à venir à l’esprit lorsqu’on pense à leur constructeur respectif.

C’est donc dans un contexte de succession d’un modèle iconique aux succès commerciaux et sportifs, principalement en rallyes (1), incontestables qu’Alpine décide de se lancer dans la conception d’un nouveau modèle.

Sous l’impulsion de Jean Rédélé, fondateur de la marque, Michel Beligond (Dessinateur automobile), Roger Prieur (cousin germain de J. Rédélè et brillant carrossier) et Yves Legal (Designer) s’attellent à la définition et la conception de la future Alpine. Cette dernière doit conserver l’identité d’Alpine « légèreté et performance », assurer les futurs succès de la marque, et répondre aux nouvelles exigences du marché automobile européen en termes de GT à l’aube des années 70.

Les bases sont jetées. La future Alpine sera un coupé 2+2, doté d’un empattement court pour faciliter l’agilité et la performance et d’une ligne sportive et moderne. Le moteur (1600 cm3) en position arrière, le châssis (Châssis-poutre) et la coque (Polyester) seront inspirés ou empruntés à sa célèbre devancière. Le tout devra permettre au projet « A310 » d’atteindre plus de 210 km/h … Un objectif ambitieux et rarement atteint à cette époque.

Une ligne sportive et intemporelle

Dévoilée le 11 mars 1971 lors du salon de Genève, l’Alpine A310 impressionne par sa ligne qui tranche avec celle de l’A110 et ses rondeurs. La ligne de la nouvelle Alpine est fluide, tendue, élégante et moderne. Les six phares (6 sur les versions 4 cylindres et plus tard 4 sur les 6 cylindres !) positionnés derrière deux immenses « verrières » donnent à l’avant de cette A310 de l’élégance et de la sportivité, là où le bloc arrière, très compact et plus en rondeurs semble envelopper le bloc moteur, symbolise la puissance.

La « VE », 1ere version de l’A310

A l’intérieur, volant trois branches gainé de cuir et sièges cuir, instruments de bord fond noir, console aux commandes type « aviation », autoradio en position verticale sur la console centrale, …, Ajoutez à ça une palette de couleur des plus originale avec des jaunes vanille ou safran, l’orange Acropolis, le rouge corail, l’aubergine et le gris Montebello, les verts tilleul ou Véronèse, …, et l’incontournable « bleu Alpine ». Pas de doute, nous sommes bien en présence d’une sportive haut de gamme des années 70.

Le délicat choix des moteurs

Les premières A310 (Type VE), sont équipées du même moteur (1605 cm3) que l’A110 (Version 1600 S qui équipe, également, en série les Renault 16 TS) couplé à une boite de vitesse de R12 Gordini. Ce moteur d’une puissance de 125ch alimenté par deux carburateurs Weber horizontaux, certes fiable et éprouvé, se révèle très bruyant, sans relief et ne peut pas rivaliser avec les six cylindres des concurrentes, principalement, Allemandes et Italiennes.

Le moteur 1605 cm3 de l’A110 équipe les premières A310 (Type VE)

Fin 1973, l’A310 se modernise et adopte l’injection en intégrant, dans la version VF, le bloc moteur « Cléon-Alu » (Monté sur la R17 TS injection). Sans changer la puissance qui reste à 125ch, l’A310 gagne en confort, agreement de conduite et consommation.

L’A310 se modernise et adopte l’injection sur la version « VF »

Le choc pétrolier, fin 1973, a des effets quasi immédiats sur le secteur automobile : Pénurie et donc augmentation significative du prix du pétrole, instauration des limitations de vitesses (Bien que les expérimentations de limitations aient été initiées dès 1971, les 1eres décisions effectives interviennent en 1973).

Ces événements incitent les constructeurs, principalement ceux dont les gammes inclues des modèles sportifs, à reconsidérer leurs offres. Chez Alpine, cette période signe la fin des versions à doubles carburateurs (Version VE) pour se concentrer sur la version Injection (VF) et l’introduction dans la gamme d’une nouvelle version la « VG » qui reprend le bloc moteur de la R16 TX à simple carburateur. Sur cette dernière version d’une cylindrée de 1647 cm3 développant 95ch, l’accent est mis sur l’optimisation de la consommation et un tarif inférieur à celui de la version « VF ».

Produite à seulement 386 exemplaire la « VG » assurera la continuité de la production en attendant la sortie, en 1977, de la version équipée du moteur V6 « PRV ». Bloc moteur « Peugeot Renault Volvo » qui équipera la dernière génération d’A310, puis les Alpine GTA et A610 et les hauts de gammes de Peugeot (504 Coupé et Cabriolet, 505, 604 et 605), Renault (R30, R25, Safrane, et quelques version de Laguna et Espace), Volvo (264, 262C, 760, 780), et autres Citroën XM, Dodge Monaco, Lancia Thema, Talbot Tagora, …

Avec une production de 2348 unités (1 264 exemplaires « VE », 699 « VF » et 385 « VG »), entre 1971 et 1976, l’A310 – 4 cylindres est presque confidentielle et numériquement bien inférieure à la production des versions « 6 cylindres » (9276 unités entre 1977 et 1985).

L’A310 version « VG » ultime version de la « 4 Cylindres »

La 1800 VC, la version compétition de la 4 Cylindres

Alpine développe, une version « compétition », la 1800 VC, (Produite à une dizaine d’exemplaires) destinée à participer aux principales épreuves Européennes et Africaines. Des pilotes de renom du monde du rallye en prennent le volant : Jean Luc Thérier teste la 1ere version (Ronde Cévenole – 1974), puis Michèle Mouton, Jean Pierre Nicolas, Jean Ragnotti, Bruno Saby, …, Jean Pierre Beltoise est même champion de France de rallycross en 1979 au volant d’une « A310 – 4 cylindres » 1800 VC !

L’Amicale A310 – 4 cylindres

Les trois versions de la « 4 cylindres » trouvent leur place dans le monde des véhicules de collection et sont particulièrement recherchées. C’est donc dans le but de préserver, restaurer et valoriser cette version de l’A310 qu’est née, il y a une trentaine d’années, « L’Amicale A310 – 4 cylindres ». Présidée, depuis 15 ans, par le dynamique et passionné François Kircher, cette amicale réalise un impressionnant travail de recensement (Plus de 900 « A310 – 4 cylindres » identifiées et répertoriées dans le monde) et compte près de 400 membres.

Une prouesse, puisque 50% de la production des A310 a été exportée et qu’une partie des voitures produites à ensuite était utilisée comme « banque d’organes » pour restaurer, pas toujours dans les règles de l’art, des A110 très demandées sur le marché des véhicules de collection.

« L’Amicale A310 – 4 cylindres …

Plus grande association Alpine ancienne mono-modèle au monde »

Au-delà de l’organisation des rassemblements, road trip, salons, …, l’Amicale s’est également lancée, à la fin des années 90, dans la refabrication de pièces mécaniques et éléments de carrosserie aujourd’hui introuvables.

Retrouvez toute l’actualité de « L’Amicale A310 – 4 cylindres » sur le site https://www.a310-4c.fr/

Née d’un coup de crayon génial, avec une ligne au style précurseur et avant-gardiste qui inspira celles des GTA et A610, l’Alpine A310 reste un symbole de cette période « seventies » et du savoir-faire stylistique, technique et industriel des constructeurs automobile Français.

(1) Les succès en compétition sont couronnés par les titres de « Champion International des Marques » en 1971 (on ne parle pas encore de Championnat des Constructeurs) et de « Champion du Monde des Constructeurs » en 1973 » (1er titre ainsi nommée de l’Histoire du Rallye).

Crédit photo : ©patrickpaillon (Le Mag Sport Auto / Le Mag Auto-Prestige)

Article publié le 24/12/2025 à 6h18

"Passionné d'Automobiles, de Sports Mécaniques et Pilote amateur. Rédacteur Le Mag Sport Auto et Le Mag Auto Prestige. Historique des marques et modèles"

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