Dday, les véhicules du débarquement

D-Day, les véhicules du débarquement

Aujourd’hui, en ce 6 juin 2019, nous célébrons les 75 ans du Débarquement (D-Day) en Normandie. La plus grande opération militaire jamais réalisée a marqué le début de la libération de la France et de l’Europe. Cette semaine, des commémorations sont organisées un peu partout en Normandie pour ces 75 ans. ¾ de siècle plus tard, le devoir de mémoire n’a jamais été aussi important alors que le nombre de vétérans et de témoins est de plus en plus réduit. Si, malheureusement, nous ne pouvons être sur place pour couvrir l’évènement, nous souhaitions tout de même vous proposer un article à ce sujet. Nous allons donc évoquer, avec vous, les véhicules mythiques du débarquement en Normandie !

La Jeep Willys

C’est l’un des symboles de la Seconde Guerre Mondial, la fameuse « Jeep » produite par Willys-Overland et Ford sur commande de l’armée américaine a été lancée en 1941. Au total, ce sont plus de 600.000 exemplaires qui ont été produits au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Bien entendu, la Jeep fut largement utilisée le 6 juin 1944. Présente dans certains planeurs ou sur des péniches de débarquement, ce 4×4 était LE véhicule de transport privilégié. Avec ou sans remorque, la Jeep aura été utilisée jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. La Jeep est vite devenue le symbole de la liberté et des libérateurs. Dans les musées de Normandie, elle est même présente dans un très grand nombre de produits dérivés. Du porte-clefs à la peluche en passant par les miniatures ou les boules à neige, la Jeep est partout !

De nos jours, vous pouvez même vous balader en Jeep sur les routes de Normandie ! La création de Willys-Overland et Ford est celle qui inspirera tous les 4×4 produits depuis la fin de la guerre. Preuve de sa grande qualité.

Le char Sherman A4

C’est l’autre véhicule symbole de l’armée américaine et des libérateurs. Le char Sherman A4, produit à partir de 1942, s’illustrera sur les différents théâtres d’opération de la Seconde Guerre Mondiale et remportera ses premières victoires lors de la bataille d’El-Alamein (octobre-novembre 1942). Avec plus de 50.000 unités produites et provenant des usines de Detroit, il est l’un des chars les plus utilisés de la Seconde Guerre Mondiale.
Le Sherman est composé, en général, de 5 membres d’équipage. Il embarque plus de 80 obus (la moitié explosifs, l’autre moitié perforants), 7000 cartouches pour ses deux mitrailleuses de 7.62mm, mais aussi des fumigènes, des grenades et les armes de l’équipage. D’abord équipé d’un canon de 75mm, il passa vite au 76.2mm afin d’être plus efficace. Doté d’un moteur Chrysler développant 425CV, le Sherman peut atteindre les 40 km/h. Le tout pour un poids de 31.8 tonnes ! Enfin, il tire son nom du général nordiste William T. Sherman.

Un Sherman devant le musée de Bayeux

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, et durant le débarquement, le Sherman fut utilisé à toutes les sauces. Notamment avec sa version « DD Drive » qui lui permet d’être amphibie sur quelques centaines de mètres. Mais, on peut aussi évoquer les versions « Rhinocéros » (pour dégager les haies normandes), « Crabe » pour déminer, ou « Dozer » qui servait de Bulldozer. Mais, on peut noter aussi des versions lance-flammes, ponts, DCA, …

Le Sherman est aussi une star de cinéma. Utilisé dans la grande majorité des films sur la Seconde Guerre Mondiale, il est le rôle principal du film Fury (avec Brad Pitt).

Le Half-Tack

Le véhicule semi-chenillé de l’armée américaine est l’un des véhicules symboles de la Seconde Guerre Mondiale. Si tout le monde connait son nom et son « look », difficile pour beaucoup de différencier les Half-Tracks. En effet, plus de 60 versions ont été réalisées pendant la Seconde Guerre Mondiale. On peut résumer avec les grandes lignes suivantes :

  • M2/M3/M5/M9 : des versions transport de troupes, légèrement armées. Leur but était, logiquement, le transport de soldats et de matériel.
  • M3 Gun Motor, M15, M13/M16 Gun Motor : il s’agit principalement de versions équipées de canons anti-aériens. L’importance d’avoir un canon antiarien mobile et ne nécessitant pas d’être déplacé par de nombreux soldats a donné naissance aux différentes versions anti-aériennes de l’Half-Track.
  • Howitzer Motor Cariage et Mortar Carier : il s’agit de différentes versions du Half-Track équipées de canons obusiers.

Au total, ce sont près de 50.000 unités du Half-Track qui ont été produites durant la Seconde Guerre Mondiale. On notera que ce véhicule fut utilisé bien au-delà de la World War II. Actuellement, certaines armées utilisent encore le Half-Track ! Preuve de sa robustesse, ses différentes utilisations possibles et de sa praticité.
Au cinéma, le Half-Track est présent au casting de nombreux films… Mais il est l’une des stars du film « On a retrouvé la 7e compagnie », où il est en version dépanneuse et « butin de guerre » de la Wehrmacht.

Half-Track devant le musée à Arromanches.

Le Dukw

Il s’agit d’une version amphibie du GMC AFKWX 353. Le DUKW fut surnommé ainsi du fait de sa ressemblance avec un canard. Ce « canard » de plus de 6 tonnes fut très utilisé pour l’approvisionnement des troupes durant la bataille de Normandie dès le D-Day. Il servit aussi à transporter les personnalités qui venaient sur le front normand, comme un certain Charles De Gaulle par exemple. Plus de 20.000 unités furent fabriqués au cours de la Seconde Guerre Mondiale. En Normandie, près de 2.000 DUKW étaient utilisés chaque jour pour transporter hommes et matériel. Un rôle important donc pour ce véhicule imposant mais au combien pratique !

Plutôt discret dans les différentes manifestations ou les musées, le DUKW reste un des véhicules emblématiques du Débarquement. On peut vous dire que le musée de la Résistance à Saint-Marcel (56, Morbihan) est en train d’en restaurer un.

Les Landing-craft du D-Day.

Les péniches de débarquement fut nombreuses et ô combien cruciales pendant la Seconde Guerre Mondiale et durant les différents débarquements organisés par les alliés. Pas terrestres, mais véhicules tout de même, ces engins maritimes sont le symbole du débarquement. Et plus précisément, les LCA (Landing Craft Assault). Ce sont elles qui furent principalement utilisées au matin du 6 juin 1944 ! Si les autres véhicules de cet article sont américains, les LCA sont britanniques. Une réussite de sa majesté qui a sûrement permis de sauver de nombreuses vies. Il y a eu la LCVP, la version américaine, nommée également « Barge Higgins ».

Sans aucun doute, LE véhicule emblématique du débarquement du 6 juin 1944 !

Les véhicules allemands.

Si on pense directement aux alliés quand on évoque le Débarquement du 6 juin 1944, il ne faut pas oublier ceux qui étaient en face. L’Armée allemande possédait de très nombreux véhicules. Certains, comme le char Tigre, l’Opel Blitz, la Kübelwagen et sa version amphibie la Schwimmwagen (la jeep allemande) ou encore le « Famo » , sont des véhicules allemands également symboliques de la Seconde Guerre Mondiale.

Le 6 juin 1944, et durant la Bataille de Normandie, on pouvait trouver de nombreux semi-chenillés allemands. Ces « Half-track » version Axe, étaient très variés. L’une des versions les plus connues est le SdKfz 250. Du côté des chars, outre le mythique Tigre, certains chars allemands sont visuellement identifiables mais leurs noms vous échappent. On pense, notamment, au Panzer IV ausf.H ou au Jagdpanther V.

Bien entendu, les véhicules allemands sont plus rares sur les commémorations et dans les musées. D’une part parce qu’ils représentent l’ennemi, mais aussi parce qu’un grand nombre ont été détruit au cours de la Bataille de Normandie.

Ces véhicules font toujours leur effet !

Quoi qu’on en dise, ces véhicules restent de véritables stars et attirent toujours autant les nombreux visiteurs. Cette année, on attend plus de 2 millions de visiteurs sur les plages du débarquement et les dizaines et dizaines de musées sur la Bataille de Normandie. Les véhicules présents seront encore là pour attirer et parfois, faire rêver. Ils aident à « concrétiser » ce qu’on peut lire ou voir de cette période décisive de l’Histoire de la France, de l’Europe et du Monde.

Pourtant, les fabricants de miniatures les oublient depuis de nombreuses années. A l’image de Solido, qui ne fabriquent plus de véhicules militaires au 1/48e ou 1/53e depuis une dizaine d’années. Et, ce ne sont pas les commémorations pour le 75e Anniversaire du Débarquement qui a provoqué un sursaut. Pas d’éditions spéciales, comme en 84 ou 94 chez Solido, pas de tentatives. Norev, Minichamps et Ixo, les plus petits non plus (Eligor, Abrex, Auto Historia, Brooklin…) grands fabricants de Die-Cast au 1/43e (ou équivalent) ne sont pas allés profiter de cet anniversaire. Au final, seul Welly propose une Jeep au 1/18e dans une édition spéciale. Un boitage « camouflage » avec une petite référence « A la mémoire de nos héros ». Simple mais efficace !

Le fameux Dukw sorti chez Solido

Au cinéma et dans le jeu vidéo, même combat… ou plutôt absence de combat. Pas de films, de séries, ou de jeux vidéo « grand public » sur le Débarquement de Normandie. On est loin de la fin des années 90 et du début des années 2000 où l’on a eu le droit à des réalisations marquantes comme « Il Faut Sauver le Soldat Ryan », la série « Band of Brothers », les jeux vidéo « Medal of Honor » ou « Call of Duty ». Que ce soit dans l’industrie du « jouet », du cinéma ou du jeu vidéo, le devoir de mémoire (et les billets qu’il peut rapporter) est malheureusement mis de côté… Vraiment regrettable.

Never Forget / N’oublions jamais.

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