Mini Express (Otto, Solido, GT Spirit) : bienvenue au paradis de la miniature !

Mini Express (Otto, Solido, GT Spirit) : bienvenue au paradis de la miniature !

Ottomobile, la référence du genre !

Le Mag Auto Prestige: D’où vous est venu l’idée de créer Otto ? Puis GT Spirit ?
Frédérick Guillier: Avec mon ami et associé, nous travaillions déjà dans l’industrie de la miniature en Chine. Puis, un jour j’ai dû rentrer en France et je devais trouver du travail. Et c’est là qu’on s’est dit qu’on devrait faire nos propres voitures. Proposer les miniatures que l’on voulait voir sortir. Par exemple, pendant des années nous avions demandé à Kyosho de faire une Alpine A110 au 1/12e… on a lancé le projet avant qu’ils ne se décident enfin (rires). La Clio Williams me faisait rêver, l’Alpine GTA aussi, la 405 Mi16 aussi, la Saxo VTS… En fait, nous sommes des amoureux de l’automobile qui voulaient modéliser les voitures qui nous faisaient/font rêver. On a créé Otto en voulant se faire plaisir. On s’est dit qu’il y aurait sûrement des gens avec les mêmes goûts que nous, c’était un vrai pari !
C’était un véritable coup de poker. Nous avons mis toutes nos économies dans ce projet. Et donc, pari réussi, pas sans douleurs mais réussi quand même. On a su fédérer pas mal de monde autour d’Otto, on a un club avec 35,000 membres, ça fait vraiment plaisir. Il y a toujours des gens qui se plaignent sur internet, mais dans l’ensemble les gens qui nous suivent depuis le début sont très contents. En plus, les voitures voient leur valeur doubler, c’est positif pour nos clients. Certains modèles valent très chers maintenant ! Notre leitmotiv, c’est de proposer des modèles exclusifs pour « pas cher ». On a les prix les plus bas du marché. C’était notre philosophie au début et ça l’est toujours. De plus, on a des experts (voitures civiles ou rallye) pour avoir les voitures les plus fidèles possibles à la réalité. Le tout pour un rapport qualité/prix excellent. Ainsi, nos clients peuvent se faire plaisir sans dépenser 200€.

LMAP: Pourquoi Otto, O.T.T.O ?
FG: Je ne peux pas vous le dire ! (rires) Je n’ai pas le droit, c’est un secret ! Ce que je peux dire c’est que c’est un concours de circonstances. Une référence à l’inventeur du moteur à 4 temps, Nikolaus Otto. Il y a aussi le jeu de mots, otto-mobile/automobile. En Allemagne, Otto est un prénom connu, du coup avec Otto Models ça fait les « modèles d’Otto ». Pour notre site nous n’avons pas pu prendre le nom otto-mobile, donc nous avons fait Otto Models. Les modèles d’Otto en anglais. C’est fait pas hasard, mais ça tombait bien. Pas vraiment de signification particulière au final.

LMAP: Pourquoi limiter vos miniatures à 2000 exemplaires environ, pourquoi ce chiffre ?
FG: Plus on limite plus un modèle va être demandé. La rareté du produit va faire le succès du produit. Après, il faut faire attention à la limitation, trouver le bon équilibre pour chaque modèle. Il arrive parfois que l’on se trompe. Comme sur la Quadrifoglio où l’on avait décidé de limiter à 1500 et où on a eu 3000 précommandes ! Il a fallu trouver une solution, donc on a dû refaire une production, avec une autre couleur, pour essayer de satisfaire ceux qui n’avaient pu l’avoir. Si on faisait plus de pièces sur chaque modèle (3000 par exemple), ça intéresserait moins.

Un modèle qui va prendre de la valeur : Otto + Loeb

LMAP: Avec GT Spirit, vous avez des partenariats de modèles exclusifs avec certains sites allemands. Est-ce que n’importe quelle entreprise peut vous contacter pour vous commander un modèle précis ou bien est-ce pour mieux répondre à l’attente de vos fans allemands ?
FG: Par rapport à ces partenariats, on a arrêté. Deux versions du même modèle en même temps sur le marché c’était compliqué. Ce n’était pas bon pour l’image et certains clients étaient perdus : pourquoi tel site propose telle version et un autre site une autre version. Sur Otto on ne fera pas. On a déjà fait, et ça n’a pas été positif. Mais, sinon on peut en faire, sous notre nom ou pas. Nous avons travaillé avec Mercedes ou Porsche par exemple. En France, nous avons très peu de demande. Les demandes viennent de l’étranger, des constructeurs étranger.

LMAP: Vos voitures s’adressent avant tout à des passionnés, mais sur internet certains les achètent juste pour les revendre plus chères. Est-ce que ça vous gratifie sur la qualité de votre travail ou ça vous embête vis-à-vis de fans qui n’auront pas ces miniatures du coup ?
FG: C’est l’offre et la demande… Au départ, il n’y avait pas de Club Otto. Certains achetaient 30 ou 40 pièces de chaque modèle. Des fois, en une heure tout était vendu ! Alors, nous avons mis en place le Club Otto pour être sûrs que nos clients ne puissent pas rater un modèle. Et, ainsi, éviter qu’ils passent à côté d’une miniature. Tous les deux mois vous recevez votre newsletter et la liste des modèles à venir. Après, on s’engage à vous livrer. C’est peut-être arrivé une dizaine de fois qu’on ne puisse pas livrer un client. Soit pour des soucis de production soit car on avait vraiment trop limité. Mais c’est vraiment exceptionnel. Après, pour contrer la spéculation, nous limitons le nombre de pièces par miniatures et par personne à 2. Ensuite, les gens qui revendent je ne vais rien dire là-dessus. Certains jeunes font ça par manque d’argent ou commandent deux exemplaires car en revendre un leur finance le premier. Et, je peux le comprendre. Je connais beaucoup de jeunes qui collectionnent, dès 15 ans même. On a aussi des gens qui regroupent leurs commandes. Mais, au final c’est une goutte d’eau.

LMAP: Quel avenir pour Otto ?
FG: Et bien on ne change rien ! On continue pareil. Les assortiments (camionnette + voiture de rallye) vont continuer. C’est quelque chose qui a beaucoup plu et donc en en fera d’autres ! On devrait faire un peu plus de camions cependant (1 à 2 par an). On va continuer le 1/12e. Il y a beaucoup de demande pour. Donc, du 1/12e en Rallye, en voitures américaines et en Youngtimer. La demande de voitures classiques augmente, donc on va s’y pencher. La 203 par exemple, dont je parlais tout à l’heure. Il y a des modèles à faire chez Solido qui ne se vendraient pas beaucoup, donc autant y penser chez Otto. On a également une gamme de voitures classiques françaises en projet… mais toujours sans version Diesel (rires). On nous demande des Panhard, des Facel Vega… il y a encore plein de voitures à faire ! Je ne sais pas où les gens les mettent (rires) mais il y en qui on toute la collection ! On a 2/3 clients sérieux qui achètent tous les modèles. On a un hollandais qui achète tout par deux… il a deux maisons ! (rires). On a des gens qui achètent des modèles et qui ne les ont jamais ouvertes et qui nous appellent 5 ans après par exemple… Nous avons eu un client qui a acheté pendant des années nos modèles alors qu’il était hospitalisé. On a tout gardé pour lui pendant son hospitalisation, jusqu’à sa sortie. Donc oui, on a des collectionneurs très fidèles et on va continuer sur notre lancée pour eux.
De plus, on va fêter nos 10 ans. Donc, un événement Club Otto sera organisé. Il devait se faire à la rentrée mais au final il se fera au mois de mars, dans nos locaux à Josselin. C’est retardé car nos travaux dans nos nouveaux locaux viennent à peine de se terminer !

LMAP: Pouvez-vous nous expliquer le choix de vos boîtes Otto ?
FG: On a un polystyrène spécial. Il est chiant, mais il permet aux voitures de ne pas arriver cassées ! On fait des drop tests à 4m de hauteur, et les voitures ne sont pas abîmées. Il faut prévoir la brutalité de certains livreurs (rires). C’est une solution économique aussi. Sur GT Spirit, les emballages coûtent très chers. Après, c’est sympa d’avoir les mêmes boîtes depuis 10 ans. A Macau on a un mur de boîtes Otto. Pour nos collectionneurs, c’est une certaine constance qui peut avoir du bon, surtout quand ils entassent les boîtes. C’est homogène. On a pour principe de ne pas changer. Notre designeuse me demande toutes les semaines de changer notre logo, mais non. On est comme les allemands, on ne change pas notre logo !

LMAP: Quel est le modèle dont vous êtes le plus fier ?
FG: Oh ! Il y en a plein… très bonne question. Ah, la R8 Gordini au 1/12e. Quand on l’a reçue au bureau, et quand on l’a déballé on s’est dit « wahouu », on a pris une claque ! Il y en a plein de très très belles. Mais, c’est vraiment la R8 Gordini au 1/12e qui m’a marqué. L’Espace F1 était une très belle miniature aussi.

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